Le père de mes enfants, de Mia Hansen-Love

C'est un joli film qui fait du bien dont l'événement central est le suicide d'un homme.

Central car la narration porte sur le "juste avant"/"juste après" portés par la mère de ses enfants.

On y voit ce que j'aime voir dans les films: des moments simples, du soleil et des rires d'enfants.

Puis il y a la mort du père, et le "juste après": la rédaction de l'avis de décès, le tri des papiers du quotidien forcément décevant et le début de prise de conscience, par ses enfants, de sa vie d'homme.

Surtout il y a les "autorisations de vie" données aux filles par leur mère et des amis proches comme, par exemple, la réponse d'un ami à cette question de la cadette:
"Qu'allons-nous devenir?
             - des jeunes femmes belles et drôles, et qui tomberont amoureuses".

La vie de cette famille ne s'est pas arrêtée avec la mort volontaire du père. On parle de son geste. On retourne dans les endroits fréquentés auparavant ensemble. On touche aux objets. On décide de faire des projets et on le dit à table devant des crêpes. Et puis on s'autorise le rire et les pleurs, on continue à mettre les boucles d'oreille offertes et même, on prononce son nom.

Enfin il y a cette phrase, à la fin du film, adressée par la mère à sa fille aînée: "La mort de ton père n'annule pas sa vie".